L’Assemblée Générale de l’APDEN Bretagne s’est tenue le 16 novembre2024. Nous y avons présenté le bilan moral de notre association dont voici les grandes lignes.
Vie de l’association
- nombre d’adhérents : 21
- légère baisse
- adhésions en ligne : bon fonctionnement; nous gardons le double système d’adhésion, par chèque envoyé par courrier, et en ligne via Helloasso.
- Organisation d’une journée professionnelle très intéressante, grâce à une conférence de Barbara Fontar, mais avec très peu de participant·es (voir bilan ci-dessous)
- Participation au Groupe de Travail sur l’Éducation aux Médias et à l’Information en Bretagne : acteurs et actrices, pratiques, enjeux (EMBAPE) (voir présentation ci-dessous également).
Journée professionnelle
L’APDEN Bretagne a invité les professeur·es documentaliste de l’Académie à une matinée de réflexion en compagnie de Barbara Fontar, maîtresse de conférence en Sciences de l’Éducation et de Jean-Paul Thomas, responsable du Master MEEF Documentation. Tous deux enseignent à l’Université Rennes 2 où nous étions réuni·es pour qu’ils nous partagent leurs récents projets de recherches.
Barbara Fontar a développé son questionnement autour du rôle des familles dans l’éducation aux médias des adolescents. Suite à la publication en 2021, dans Informations sociales de son article sur les “Dynamiques familiales autour des pratiques numériques des adolescents”, elle nous révèle les écarts de “gestion” des écrans selon le milieu socio-culturel des familles. Elle nous rappelle également qu’il ne faut pas tomber dans une “panique morale” autour de cette question et que les familles doivent surtout accompagner leurs adolescent·s dans ce monde numérique qui n’est qu’un prolongement de la culture juvénile ou “culture de la chambre”.
Enfin, Jean-Paul Thomas nous a présenté son enquête autour des jeunes et leurs données personnelles. Elle révèle un paradoxe puisque les jeunes sont soucieux de préserver leur vie privée mais ils avouent consentir à divulguer leurs données personnelles pour avoir accès aux plateformes numériques. Ils réclament pour y remédier une éducation aux médias qui parte de leurs pratiques et sans injonctions sur les risques. Cette enquête a donc permis de réaliser une série de micro-fictions pour les utiliser en classe : http://www.adoprivacy.fr/microfictions/
Nos deux intervenant·s, nous ont permis d’enrichir notre réflexion et nos pratiques professionnelles en ce qui concerne l’éducation aux médias et à l’information. Nous étions également heureuses de partager ce moment avec les étudiantes du Master 2 MEEF Documentation.
Groupe de Travail sur l’Éducation aux Médias et à l’Information en Bretagne : acteurs et actrices, pratiques, enjeux (EMBAPE).
Plusieurs rencontres ont été organisés depuis juin 2023 entre différents acteurs et actrices de l’EMI : journalistes, animateurs et animatrices radio, universitaires, etc., afin de mettre en place un réseau facilitateur de partenariats et de valorisation des actions d’EMI.
Les enjeux du GTI
→ l’Éducation aux Médias se définit comme un vouloir agir sur les représentations, les pratiques, les connaissances, les compétences, les expériences que les publics ont des médias.
L’EMI implique un travail sur/avec/pour autrui
→ un processus relationnel
(cf photo citoyenneté/connaissance/expérience/expression)
Tension entre deux visées : protection (de l’individu – de la société) / appropriation
Des enjeux partagés :
◦ éducation et médiation
◦ raisons d’agir : enjeux de santé (addiction, surcharge émotionnelle et cognitive, éco-anxiété, solastalgie*, infobésité)
◦ des références axiologiques communes mais mises en tension dans un contexte de crise politique et démocratique (cf laïcité, xénophobie, diminution de la liberté de la presse, d’expression, d’association)
◦ savoirs non stabilisés, donc polémiques
◦ des manières de faire de l’EMI : une pratique relationnelle – implique la connaissance des publics, de la gestion de groupes
◦ volonté de penser l’EMI à l’échelle des territoires et pas seulement des établissements
4 grandes catégories d’acteurs de l’EMI :
◦ praticiens et praticiennes
◦ décideur·euses/financeur·euses/labellisateur·euses (termes jugés un peu restrictifs par les acteurs et actrices concerné·es, en particulier DRAC)
◦ têtes de réseau
◦ chercheurs
Volonté qu’EMBAPE soit aussi un lieu de discussion/proposition de projets.
Beaucoup d’acteurs et d’actrices font de l’EMI sans s’en revendiquer.
Constituer des groupes de praticien·es.
Enjeu : aussi de faire reconnaître la diversité des approches, des éducations aux médias, des professionnel·es. Peser sur les politiques publiques : porter une parole unique pour valoriser l’EMI.
Historique du GTI
03/02/23 : Brest – Assises de l’EMI lors du festival Longueur d’ondes 2023
Présentation du projet de recherche collaborative et participative sur les actions d’éducation aux médias et à l’information des radios associatives de Bretagne, « REC-EMI »
15/06/23 : Rennes, Club de la presse
21/11/23 : Rennes, Université Rennes 2
08/02/24 : Brest, festival Longueur d’ondes
21/02/24 : Rennes, Askoria
17/10/24 : Rennes, Sciences Po
Comment faire réseau ?
– porter une vision commune
Comment ?
• Rédiger un plaidoyer/manifeste à viser externe : EMI = pour l’intérêt général (la société) et celui de chaque individu.
◦ Rédiger une charte à visée interne : un engagement personnel à intégrer ce réseau
Comment définir cette vision commune ?
▪ partir des publics (faire des recherches sur les pratiques informationnelles réelles – déjà un peu faites mais seulement pour public scolaire cf Anne Cordier / partir des publics, c’est aussi les inclure dans la construction de cette vision commune)
▪ reconnaissance des « professionnalités »
▪ pluralité des approches
▪ complémentarité
▪ rôle de la recherche/pluridisciplinarité (pas seulement pour fournir des statistiques)
▪ éducation populaire/droit à l’information
Auprès de qui ?
◦ pouvoirs publics (élu.e.s, E.N., Clemi…)
◦ publics (espaces publics) → autonomisation
◦ partenaires
◦ médias (« grands médias » / médias indépendants)
Un réseau d’échange
Comment ?
◦ une coordination
◦ un comité de pilotage
Quoi ?
◦ créer un temps fort (journée avec conférences et ateliers)
◦ des visios pour certains thèmes
◦ thématisation des temps de rencontre (avec propositions et vote)
◦ importance de la confiance : travail en petits groupes – ateliers pratiques à partir de nos expériences – puis apport d’un chercheur/observateur.
Quelle organisation du travail ?
Le réseau comme ressource et accompagnement dans la construction de projets.
Comité de pilotage : pas de patron·e mais des personnes stables, pour 3/4 ans.
Rôles et missions à définir dans la charte.
Perspectives 2024/2025
- maintenir notre présence au GTI : vraie reconnaissance externe à l’EN
- organisation d’une journée professionnelle 2025 : nous réfléchissons à ses modalités (période de l’année, thématiques), car nous nous interrogeons sur les manières de la rendre plus attractive.
- participation au Comité Directeur de l’APDEN les 25 et 26 janvier 2025.