À l’instar de la communication du bureau national de l’Association des Professeurs Documentalistes de l’Éducation Nationale en direction du Ministère ou de nombreux bureaux académiques, l’A.P.D.E.N. Bretagne s’adresse à vous aujourd’hui afin de relayer l’inquiétude et l’émoi des professeurs documentalistes qui se sont exprimés ces derniers jours. Comme tous les enseignants, les professeurs documentalistes ont reçu le 16 novembre la lettre d’information du Ministre portant sur la revalorisation informant que tous les enseignants recevront une prime d’équipement informatique destinée à l’acquisition et au renouvellement du matériel informatique nécessaire à l’exercice de leur mission d’enseignement.
Cependant, dès le lendemain, des communiqués émis par la plupart des organisations syndicales, ainsi qu’une brève parue dans le Café pédagogique, ont contredit cette information en précisant que les professeurs documentalistes pourraient être exclus du dispositif. Depuis, cette rumeur s’est muée en certitude. À l’incompréhension succède donc un sentiment d’humiliation inversement proportionnel à la somme concernée. Pourquoi les professeurs documentalistes seraient-ils retirés de l’appellation globale d’enseignants alors qu’ils sont enseignants ?
Recrutés depuis trente et un ans par la voie d’un CAPES spécialisé en Sciences de l’information et de la communication (SIC), ayant comme mission première la formation à la culture de l’information de tous les élèves, en charge du système d’information documentaire de l’EPLE, souvent référents numériques, correspondants GAR et maintenant sollicités pour l’évaluation PIX, les professeurs documentalistes ne peuvent attribuer cette nouvelle mesure discriminatoire qu’à une profonde méconnaissance de leur profession tant sur le fond que sur ses modalités d’exercice.
Les réactions des professeurs documentalistes témoignent de l’état de notre profession. Les femmes et les hommes qui exercent notre métier sont exaspérés par le traitement déjà fortement discriminatoire vis-à-vis de leurs collègues enseignants dont ils partagent pourtant le même statut :
indemnité de sujétion particulière très largement inférieure à l’ISOE, impossibilité de percevoir des heures supplémentaires, d’être rémunérés en tant que professeur principal, paiement à un taux inférieur des heures dans le dispositif « devoirs faits », perspectives d’évolution dans leur discipline
nulles en raison de l’absence d’une agrégation et d’une inspection pécifique… La liste est longue, bien trop longue.
Plus grave peut-être que ces discriminations statutaires, nos compétences sont souvent ignorées, invisibilisées : l’assassinat de Samuel Paty a relancé un intérêt médiatique autour de l’Education aux Médias et à l’Information. Il est bien rare alors qu’on pense, dans l’institution et en dehors, à tout ce que réalisent au quotidien les professeurs documentalistes.
Nous espérons pouvoir compter sur votre soutien afin de défendre notre statut, et rappeler aux décisionnaires notre investissement et notre apport à la culture de l’information et des médias des élèves.
Nous vous prions de bien vouloir faire remonter cette expression des professeurs documentalistes auprès de Monsieur le Recteur et de l’Inspection Générale afin que l’injustice qui se profile puisse être corrigée et que le chantier de la reconnaissance de nos compétences et de notre
investissement commence enfin.
Veuillez agréer, Messieurs les IA-IPR EVS, toute notre considération.
Le bureau académique de l’APDEN Bretagne